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La recherche française mobilisée contre le Covid-19

Un essai clinique va évaluer chez 800 patients en France plusieurs traitements contre le SARS-CoV-2. C’est l’un des vingt projets scientifiques pilotés par l’Inserm afin de contrer l’épidémie due au coronavirus.

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Publié le 12 mars 2020 à 11h31

Temps de Lecture 2 min.

Vingt projets de recherche d’équipes françaises ont été sélectionnés pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, a annoncé la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation Frédérique Vidal, mercredi 11 mars. Son ministère et celui des solidarités et de la santé ont débloqué une enveloppe de 8 millions d’euros afin de financer un travail spécifique sur le nouveau coronavirus, à laquelle s’ajoutent 4,6 millions d’euros provenant de l’Union européenne.

Impliquant l’ensemble des disciplines, y compris les sciences humaines et sociales et les sciences politiques, les vingt projets ont été choisis par le comité scientifique du consortium REACTing, présidé par le Pr Jean-François Delfraissy. Piloté par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), celui-ci coordonne l’ensemble des équipes de recherche afin de faire face aux crises sanitaires liées aux maladies infectieuses émergentes. Les projets sont organisés autour de quatre thématiques : la recherche à visée diagnostique, clinique et thérapeutique, l’épidémiologie, la recherche fondamentale et les sciences humaines et sociales.

Les malades volontaires seront répartis de manière aléatoire dans quatre groupes, explque le Pr Yazdan Yazdanpanah

L’un des projets les plus significatifs est un essai clinique, déjà mis en route, destiné à évaluer de manière comparative plusieurs stratégies de traitement des formes sévères chez des patients hospitalisés. Huit cents patients seront inclus à terme en France et un objectif total de 3 200 patients devrait être atteint, avec la participation d’équipes médicales d’autres pays européens. Les malades volontaires seront répartis de manière aléatoire dans quatre groupes, a détaillé le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur du consortium REACTing.

Dans le premier, ils recevront des soins de réanimation optimaux sans médicament antiviral ; ceux du groupe 2 se verront administrer l’antiviral remdesivir ; dans le groupe 3, les patients absorberont une association lopinavir-ritonavir, déjà utilisée contre le VIH ; la même association sera administrée dans le quatrième groupe en combinaison avec un autre médicament, l’interféron bêta, tout cela en plus des soins de réanimation.

Essai « adaptatif »

L’investigatrice principale de cette étude est la professeure Florence Ader (Inserm, CNRS, université Lyon-I). Le Pr Yazdanpanah a précisé que l’essai serait « adaptatif » : « Si un traitement ne marche pas, nous l’arrêterons, mais si un traitement efficace apparaît, nous l’ajouterons. » Le Pr Yazdanpanah a indiqué que la chloroquine n’avait pas été retenue dans les médicaments testés dans cet essai, en soulignant deux difficultés : le problème d’interactions médicamenteuses avec d’autres traitements chez des patients en réanimation, et l’existence d’effets secondaires de la chloroquine, qui rendent prudent quant à son utilisation.

Le Pr Yazdanpanah a indiqué que la chloroquine n’avait pas été retenue dans les médicaments testés dans cet essai

L’infectiologue Didier Raoult avait fait état fin février d’une « excellente nouvelle » sur le front de la lutte contre le SARS-CoV-2, en affirmant que cet antipaludéen ancien et peu onéreux apportait des « améliorations spectaculaires » chez des patients infectés. Cette annonce avait cependant été accueillie avec prudence, vu le faible nombre de patients concernés par les essais cliniques menés, l’absence de précisions sur le traitement de référence ayant servi de point de comparaison, et l’absence d’éléments chiffrés et de détails sur l’état clinique initial des patients.

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Les autres projets retenus vont de la modélisation de l’épidémie, projet porté par Vittoria Colizza (Inserm, université Panthéon-Sorbonne), à l’analyse de l’effet de la mise en circulation des données scientifiques sur Internet, portée par Guillaume Lachenal (Médialab de Science Po) et Daniel Benamouzig (CNRS, Sciences Po), en passant par l’évolution du SARS-CoV-2 chez l’hôte humain et de la réponse immunitaire, que dirige la Pr Sylvie van Der Werf (Institut Pasteur, CNRS).

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