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23 startups créent la French Legal Tech avec France Digitale

La French Legal Tech se fédère au sein de France Digitale afin de faire émerger des champions français dans la sphère juridique, un secteur à très fort potentiel. Explications.

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Depuis quelques années, de nombreuses entreprises du numérique ont été créées avec l’ambition d’apporter de l’innovation dans le secteur juridique, dans le but de faciliter l’application du droit au profitdes professionnels et des justiciables. (shutterstock)

Par Julia Lemarchand

Publié le 16 juil. 2019 à 15:09Mis à jour le 17 juil. 2019 à 14:20

Renouveler l’approche du droit grâce aux nouvelles technologies, dans le but de faciliter son application au profit des professionnels et/ou des justiciables : voilà la mission que se sont fixées les startups de la legal tech.

A un moment où 7 Français sur 10 considèrent que l’accès au droit est de plus en plus difficile (source : Conseil National des Barreaux, 2019), les startups de la legal tech - apparues en France au courant des années 2010 - comptent bien mettre un coup d’accélérateur à leur développement. Pour ce faire, 23 jeunes acteurs du secteur parmi les quelque 180 recensés en France, ont constitué une “task force” au sein de France Digitale, une association représentative de près de 1.400 startups et investisseurs français du numérique.

Gagner en visibilité

“Nous nous sommes réunis pour la première fois en juin avec l’ambition de gagner en visibilité et d'accroître notre force de frappe, notamment à l’étranger”, explique Fabrizio Papa Techera, directeur général délégué de Lexbase, membre de la nouvelle French Legal Tech, lancée officiellement mercredi 17 juillet. Créé en 1998, Lexbase est un moteur de recherche et éditeur juridique en France et connaît une croissance stable de +10 à 15% par an depuis 8 ans. L’entreprise fait partie des pionniers de ce marché, aujourd’hui estimé en France à 32 milliards d’euros par l’observatoire des acteurs économiques du marché du droit.

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A l’instar de Lexbase, des startups cherchent à améliorer la connaissance et l’exercice du droit grâce au big data (CaseLaw, DemanderJustice, Doctrine…), quand d’autres opèrent sur l’automatisation des prestations juridiques (Gino, HyperLex, Jarvis, Legalstart…) ou la mise en relation entre justiciables et professionnels du droit (Call a Lawyer, LegalPlace…).

Lever les obstacles...

“Les problématiques sont nombreuses, et nous allons commencer par travailler sur les sujets qui nous rassemblent : travailler à une définition commune de ce qu’est la legal tech,  améliorer l’adoption des solutions qu’elle propose, et favoriser la mise en place d’un système sécurisé d’open data des décisions de justice par l’Etat”, poursuit Fabrizio Papa Techera. Un sujet qui est en toile de fond de la guerre que se sont livrés les avocats contre la startup Doctrine

De son côté, France Digitale est convaincue que la France a des atouts pour devenir leader en matière de Legal Tech, à condition de lever les résistances au changement. “Les métiers du droit fonctionnent encore de manière très archaïque, mais ils s’apprêtent à être profondément transformés par les innovations de la legal tech. Tous ont intérêt à travailler ensemble afin que chacun puisse apporter sa valeur ajoutée”, relève Marianne Tordeux, directrice des affaires publiques chez France Digitale, et ancienne avocate.

… pour faire émerger le “Doctolib du droit”

L’objectif de la constitution de la French Legal Tech est aussi bien sûr économique. La course mondiale pour faire émerger les champions de la Legal Tech bat son plein. En 2018, les investissements dans ce secteur ont atteint 25 millions d’euros en France (dont 10 millions pour Doctrine), comparés à 1,6 milliard de dollars aux Etats-Unis.

Pour Marianne Tordeux, “la filière française, leader en Europe, a du potentiel, grâce notamment aux compétences développées sur l’intelligence artificielle et la blockchain. Et France Digitale peut être un vecteur important de croissance et de rencontres, notamment avec des investisseurs, et qui sait permettre l’émergence d’un ‘Doctolib du Droit !’”.


Liste des 23 membres de la French Legal Tech:
● Blockchainyourip ● Call a Lawyer ● Captain Contrat ● Case Law Analytics ● Demander Justice ● Deepblock ● Doctrine ● EasyQuorum ● ejust ● Gino Legaltech ● HyperLex ● Jarvis Legal ● LegalPilot ● LegalPlace ● LegalStart ● Lexbase ● Mon-avocat.fr ● Mynotary ● Seraphin ● Softlaw ● Visions ● Votre Robin ● WeChooze

Julia Lemarchand

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